Dans le cadre de la modélisation financière, les immobilisations jouent un rôle central dans l’évaluation de la capacité d’une entreprise à générer de la valeur sur le long terme.
Pour qu’une projection financière soit fiable, il est essentiel de modéliser correctement les immobilisations corporelles et incorporelles ainsi que leurs amortissements sur 5 ans. Cet article détaille ce processus à travers un cas d’étude Excel, tout en vulgarisant certains concepts pour un public généraliste.
Les immobilisations, qu’elles soient corporelles (bâtiments, machines) ou incorporelles (brevets, logiciels), sont des actifs de long terme inscrits au bilan, et leurs amortissements viennent impacter directement le compte de résultat et l’assiette fiscale de l’entreprise.
2.Définition des immobilisations
Avant d’entrer dans le calcul, il est important de comprendre la distinction entre immobilisations corporelles et immobilisations incorporelles :
- Immobilisations corporelles : Actifs tangibles tels que des terrains, bâtiments, machines ou équipements. Ces biens physiques sont utilisés dans l’activité de l’entreprise sur une durée prolongée.
- Immobilisations incorporelles : Actifs non tangibles comme les brevets, licences, marques ou logiciels. Bien qu’invisibles, ils apportent une valeur ajoutée stratégique à l’entreprise.
3.La place des amortissements dans le compte de résultat
Les amortissements représentent la répartition du coût d’un actif sur sa durée de vie utile. En comptabilité, cela signifie que chaque année, une partie du coût de l’immobilisation est enregistrée comme une charge d’amortissement dans le compte de résultat. Cette charge réduit donc le résultat net, bien qu’il s’agisse d’une charge non décaissée (c’est-à-dire sans sortie de trésorerie immédiate).
Par exemple, supposons qu’une entreprise achète une machine pour 100 000 € avec une durée de vie de 5 ans. Chaque année, un amortissement de 20 000 € est enregistré dans le compte de résultat.
3.1 Impact des amortissements sur le compte de résultat
Les amortissements figurent dans la partie des charges d’exploitation du compte de résultat. En réduisant le résultat d’exploitation, ils influencent directement le résultat net de l’entreprise. Pour un modèle financier sur 5 ans, leur projection est cruciale pour anticiper la performance future de l’entreprise.
Exemple de l’impact des amortissements sur le compte de résultat :
3.2 L’impact des amortissements sur l’assiette fiscale
Les amortissements réduisent non seulement le résultat net, mais aussi l’assiette fiscale de l’entreprise. Plus les amortissements sont élevés, plus le bénéfice imposable est réduit, ce qui diminue l’impôt à payer. C’est un levier fiscal que les entreprises utilisent pour optimiser leur situation financière.
Prenons un exemple concret :
Supposons que l’entreprise génère un résultat d’exploitation de 200 000 € en 2024 et qu’elle ait un amortissement de 20 000 €. Son résultat net avant impôt sera de 180 000 €. Si l’impôt sur les sociétés est de 30 %, l’impôt à payer se calcule sur cette base :
Dans cet exemple, l’amortissement de 20 000 € permet à l’entreprise d’économiser sur 5 ans presque 30 000 Euros.
4.Modélisation des immobilisations prévisionnelles sous Excel
Dans le cadre d’une modélisation financière, les immobilisations prévisionnelles sont un élément clé du bilan et influencent directement les projections de flux de trésorerie et de rentabilité.
4.1 Modèles Simples vs Modèles Complexes
Pour la prévision des immobilisations, on distingue deux types de modèles :
- Modèles simples : Ce type de modèle repose généralement sur des hypothèses simplifiées comme un pourcentage des ventes ou un ratio de rotation des immobilisations (le chiffre d’affaires divisé par les immobilisations corporelles). Ces modèles sont plus rapides à mettre en œuvre et utiles lorsque les données détaillées ne sont pas disponibles.
- Modèles complexes : Ces modèles permettent de prévoir directement les immobilisations en fonction d’éléments plus précis, comme le montant d’investissement par actif ou la durée d’amortissement associée. Ce type de modèle est particulièrement pertinent pour les entreprises qui ont des investissements matériels importants, comme des ouvertures de nouveaux magasins ou l’acquisition d’équipements.
4.2 Le Ratio de Rotation des Immobilisations
Un des moyens les plus utilisés pour modéliser les immobilisations dans les modèles simples est d’appliquer un ratio de rotation des immobilisations. Ce ratio correspond au chiffre d’affaires divisé par les immobilisations corporelles et permet de maintenir un lien direct entre les prévisions de chiffre d’affaires et les investissements en actifs.
Le calcul se fait généralement selon deux options :
- Chiffre d’affaires / Immobilisations corporelles (fin de période)
- Chiffre d’affaires / Immobilisations corporelles (moyenne des deux dernières années)
Cela permet d’ajuster les prévisions d’investissement en fonction de la performance attendue de l’entreprise.
4.3 Prévisions des Dépréciations et Amortissements
En plus des immobilisations corporelles, il est important de prévoir les dépréciations et les amortissements. Dans les modèles simples, ils sont souvent calculés en pourcentage du solde d’ouverture des immobilisations, ou en pourcentage du chiffre d’affaires prévisionnel. Dans les modèles plus complexes, on prend en compte la durée de vie des actifs et leur plan d’amortissement spécifique.
Conclusion
Les immobilisations corporelles et incorporelles sont des actifs stratégiques pour toute entreprise, et leurs amortissements ont un impact direct sur le compte de résultat et l’assiette fiscale. Une modélisation précise dans Excel permet non seulement de suivre les investissements réalisés, mais aussi de prévoir l’évolution des charges d’amortissement et l’impact fiscal sur les résultats futurs.
Ce cas d’étude Excel a permis de détailler chaque étape, du calcul des amortissements à leur influence sur la rentabilité de l’entreprise. En comprenant ces mécanismes, vous serez en mesure de construire des modèles financiers robustes et d’anticiper les besoins financiers sur plusieurs années.
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À propos de Salah BELLAKHDAR :
Salah BELLAKHDAR est le directeur de l’IFE.
Accrédité par l’Autorité Française des Marchés Financiers (AMF), Salah bénéficie d’une solide expérience sur les marchés financiers, notamment dans les domaines des fusions et acquisitions ainsi que des levées de capitaux, avec plus de 50 millions d’euros de fonds levés à son actif.
À travers ses formations, Salah a formé plus de 1000 passionnés de finance d’entreprise en modélisation financière sur Excel.
Sa mission quotidienne est de démocratiser la modélisation financière auprès du plus grand nombre pour qu’ils puissent propulser leur carrière en finance.
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